Les médias et les écrans
Pour les enfants et pour nous
Depuis quelques années, nous vivons dans une période hyper connectée qui, bien qu’elle ait ses mauvais côtés, nous est bien utile au quotidien. Depuis le début du confinement, si nous pouvons maintenir le contact social malgré la coupure physique, c’est surtout grâce au virtuel. Il faut donc lui reconnaître ses bons côtés : contact social, maintenance pour certain∙es du (télé)travail ou encore de l’école, enrichissement culturel grâce à toutes les vidéos et articles en tout genre, maintien d’une activité physique grâce à des vidéos de sport, etc. Mais il faut aussi pouvoir lui reconnaître ses limites car le revers de la médaille des écrans n’a pas changé parce que nous sommes en confinement.
Les enfants et les écrans :
Il est vrai que les écrans font partie de ces remèdes miracles qui permettent d’occuper un enfant calmement pendant des heures ou de calmer une crise en quelques secondes. La tentation est grande en général et aujourd’hui plus encore pour différentes raisons : cloitrés à l’intérieur les enfants sont plus nerveux, chacun∙e a besoin plus que jamais d’un moment à soi et l’écran « embulle » en quelque sorte son utilisateur∙trice ce qui provoque un calme magique autour de lui∙d’elle.
Cela dit, n’oublions pas qu’il est nécessaire d’utiliser les écrans de manière réfléchie et que des recommandations existent par rapport aux âges et à l’utilisation des écrans. Si vous souhaitez en savoir plus, nous vous invitons à télécharger ce petit livret Yapaka.
Il est important de noter que l’enfant ne se développe jamais autant qu’au contact de son entourage et de son environnement. Elle∙il apprend en bougeant, en échangeant, et même en vous observant. L’écran, malheureusement, diminue ce temps de contact et d’interaction si précieux.
Enfin, il est important d’éviter les écrans avant le sommeil, ceux-ci sont connus pour avoir une valeur excitatrice qui n’aidera pas votre enfant à s’endormir et à bénéficier d’un sommeil réparateur.
Diversifier les activités :
Pour l’enfant, il est bon de structurer les temps d’activités pour qu’elle∙il puisse trouver un équilibre entre temps d’écran, temps de balade, temps d’activité avec vous, temps de jeux, temps d’étude, etc. Cette structure lui permettra de pouvoir vivre son temps d’écran, qu’il s’agisse de l’école ou non, en sachant anticiper le début et la fin ce celui-ci ; tout en pouvant recueillir différentes ressources durant la journée afin de grandir dans une certaine harmonie.
Ne pas avoir peur de l’ennui :
Nous pensons parfois à tort que si notre enfant s’ennuie et tourne en rond, elle∙il n’apprend rien. Au contraire, l’ennui est très important, il permet à l’esprit d’aller chercher de nouvelles ressources et de faire preuve de créativité. L’ennui, c’est faire place à la pensée, de la pensée pour créer.
Au lieu d’avoir peur de l’ennui, il est important de le valoriser, le vide ne doit pas être compenser par l’écran, laissons l’opportunité à tout un chacun d’avancer par elle∙lui-même. Cela évitera aussi à ces enfants plus tard de devoir chercher des ressources ailleurs qu’en elle∙lui à la moindre page blanche, cela leur permettra de mieux se connaître et d’être plus autonome dans la vie.
Le parent et les médias, quel impact sur les enfants ?
En cette période, on nous rappelle bien que distanciation physique ne signifie pas distanciation sociale et c’est justement nos écrans qui permettent de maintenir cette vérité à l’ordre du jour. Nous n’avons donc jamais été autant plongé∙es dans le virtuel qu’aujourd’hui. Cela dit ce n’est pas sans impact sur les enfants.
C’est pourquoi il est bon d’avoir ces quelques points en tête :
-Montrons l’exemple : l’enfant observe et imite, il apprend de nous. Montrons-lui que malgré le confinement, il est possible de bouger, d’être créatif∙ve, de trouver de nouvelles choses à faire comme la cuisine ou la découverte d’un nouveau jeu.
-Préservons l’enfant de la transmission de l’angoisse véhiculée par les médias. Ce que nous regardons et écoutons sur nos écrans peuvent également avoir un impact sur le comportement de nos enfants. Les nouvelles informations peuvent-être chargées en émotions fortes. Les enfants entendent les sons, sentent notre stress et le stress véhiculé à travers les médias. Essayons de les préserver en évitant que ces sons soient en arrière-fond régulier. Il peut être intéressant, si possible, de réserver une partie de ce temps d’information au moment de la sieste ou après le coucher des enfants.
-Passons du temps avec eux. Le temps que nous passons sur nos écrans est du temps que nous ne passons pas avec nos enfants. Malheureusement nous n’avons pas le choix que de travailler pour certain∙es, de maintenir les liens sociaux pour notre santé mentale, de prendre des nouvelles de la famille, de faire des recherches pour avancer dans nos projets, etc. Il est nécessaire de structurer alors ce temps, de maintenir un rythme entre temps virtuel et temps de présence chez soi pour permettre à l’enfant d’y trouver sa place. Les études parlent de 20 à 30 minutes d’attention personnalisée à donner à chaque enfant afin qu’elle∙il puisse faire le plein. L’enfant ayant ce besoin assouvi d’avance, elle∙il sera plus serein∙e et alors moins en demande. Cela peut déjà faire une petite différence J !
-Engageons le dialogue. Il n’est pas toujours simple pour les enfants de comprendre que nous sommes là mais quelque part absent∙es derrière notre écran. Il n’est pas simple non plus de comprendre où sont les personnes avec qui nous communiquons virtuellement et où elles∙ils vont une fois la conversation terminée. Mettre des mots fait sens et rassure l’enfant.
Nous pouvons donc nous dire que l’écran oui car nous n’avons dans un sens pas le choix. Mais la gestion de celui-ci est importante et mérite réflexion !
Sources :
Newsletter du Frage – 14/04/20
https://www.yapaka.be/sites/yapaka.be/files/publication/ta-64-ecrans-tisseron-web.pdf: Grandir avec les écrans, la règle 3-6-9-12" de Serge Tisseron