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Les émotions

Qu’est-ce qu’une émotion ?

Le mot émotion vient du latin exmovere : “ébranler” et de motio : “action de bouger ».

Une émotion :

  • met notre corps en mouvement.

  • est une réaction physiologique instantanée. C’est comme un réflexe.

  • fait suite à un stimulus de notre environnement capté par nos 5 sens.

Peur, joie, dégoût, tristesse, colère et surprise sont considérés comme les six émotions fondamentales, dites aussi primaires.

En résumé, nos 5 sens captent un danger ou un élément très positif pour notre survie dans notre environnement et, via notre corps (augmentation du rythme cardiaque, sueurs, tremblements, souffle court, etc.) cela se transforme en émotions et est capté par notre cerveau pour que nous puissions agir en conséquence. Le départ d’une émotion est donc inconscient ce qui signifie qu’il nous est impossible de ne pas avoir d’émotion.

Le but des émotions, c’est la survie. Par exemple, la peur nous permet de fuir en cas de danger, le dégoût de ne pas manger n’importe quoi, la colère de protéger son intégrité, la joie de créer des contacts sociaux etc. C’est donc en partie grâce à ces émotions primaires, universelles et présentes depuis toujours (également chez de nombreux animaux), que nous pouvons rester en vie. Les émotions sont donc une part essentielle de notre vie. Les nier n’a aucun sens. Les émotions sont nos amies, elles nous permettent d’avancer.

Par contre, nous pouvons travailler sur l’expression de ces émotions, c’est-à-dire les manifestations corporelles qu’elles engendrent et sur la manière dont nous les vivons ! C’est ce qui s’appelle : la gestion des émotions. En effet, ce sont ces expressions qui sont jugées agréables ou désagréables, par nous-mêmes ou par notre entourage. Tout dépend donc de notre tolérance aux émotions et à leurs conséquences. Cette tolérance peut varier en fonction du contexte (fatigue, faim, maladie, surmenage, etc.). 

Causes et besoins spécifiques des émotions primaires :

Les émotions saines durent quelques minutes (rarement plus de 5 minutes) et sont des réactions physiologiques qui servent la vie humaine en attirant l’attention sur des besoins fondamentaux insatisfaits. Chaque émotion est ressentie en lien avec des causes et des besoins différents :

  • La colère :

    •  cause => frustration, injustice, impuissance, violation de l’intégrité (psychique ou physique)

    • besoin => écoute, compréhension, décharge de l’énergie, changement, réparation

  • La tristesse :

    • cause => perte, séparation, échec

    • besoin => réconfort, acceptation, expression émotionnelle (ex : pleurer), amour inconditionnel

  • La peur :

    • cause => danger, inconnu, insécurité, menace

    • besoin => protection, aide, compréhension, sécurité, réassurance

  • La joie :

    • cause => réussite, émerveillement, rencontre, gratitude;

    • besoin => partage, lien, réjouissance

  • Le dégoût :

    • cause => nocivité, irrespect pour l’intégrité physique (dont viol)

    • besoin => sécurité, respect, accueil des émotions, justice

  • La honte :

    • cause => non alignement avec les valeurs, moquerie, jugement

    • besoin => restauration de l’estime de soi et de la valeur personnelle, acceptation, amour inconditionnel.

Comment gérer nos émotions ?

Pour rappel, une émotion se manifeste d’abord dans le corps de manière non contrôlable (inconsciente). Il est intéressant de l’écouter, où se loge-t-elle dans mon corps ? À quelle intensité ? Puis-je la nommer ? Cela vous aidera à les repérer plus facilement par la suite. Ensuite, celle-ci laisse une trace, un ressenti, un sentiment d’appréciation, c’est en quelque sorte l’émotion qui arrive à notre conscience. Dès lors que la conscience entre en jeu, cela signifie qu’il est possible d’agir et de modifier notre façon de la recevoir, de l’accueillir et puis de l’exprimer. 

Cela dit, ne pas s’y méprendre, la gestion des émotions ne signifie pas arriver à taire toute manifestation émotionnelle. Il s’agit dans un tout premier temps de pouvoir la vivre afin de l’identifier et puis de la rendre gérable afin qu’elle soit réellement utile. De fait, il est bon de ressentir une petite colère lorsque nous ne trouvons pas notre produit en magasin, cela me met en mouvement pour chercher une solution, ma foi, il n’est pas nécessaire de se rouler par terre pour autant, il devient difficile d’écouter et apporter une réponse à mon besoin.

Tout cela nécessite d’apprendre à agir autrement et ajouter de nouvelles stratégies pour vivre avec les émotions plutôt que contre elles. Nos émotions peuvent être inconfortables mais elles ne sont pas dangereuses ; notre corps peut être vecteur de messages douloureux mais il n’est pas une menace et il ne ment jamais.

Quelques conseils et/ou idées de stratégies :

  • Accueillir les émotions comme des messages, se laisser traverser par elles et apprendre à répondre à leur intention.

  • Lorsque l’émotion prend trop de place pensons à expirer plus longuement, à nous concentrer sur des zones du corps qui sont plus sereines, ou encore penser à une image, un mot, un son qui appel au calme. Chacun a son propre remède.

  • Etre indulgent avec soi-même. Plus nous désirons être “zen”, plus nous ressentons de la frustration à l’idée de ne pas y arriver et moins nous sommes zen. Nous sommes humains, les émotions parfois nous dépassent. Dans ce cas, évitons de culpabiliser et réfléchissons plutôt à ce qui s’est vécu et à comment nous pouvons réagir dans l’instant présent.

  • Trouver des personnes à qui parler (même inconnues sur les réseaux sociaux) est indispensable. Prendre sur soi et serrer les dents n’est pas recommandé.

  • Eviter la cocotte-minute! Si une émotion revient encore et encore c’est que nous ne lui avons peut-être pas laissé assez de place. C’est quand une émotion aura pu être pleinement ressentie qu’elle pourra s’en aller, c’est un peu le principe du « il faut toucher le fond pour pouvoir remonter ». Si les émotions ne trouvent pas de sortie, elles restent à l’intérieur de nous et au lieu de remonter du fond du trou, nous explosons comme une cocotte-minute. C’est dans ces moments-là que nous pouvons avoir des réactions disproportionnées par rapport à nos proches ou à nous-mêmes (cris, violence, agressivité, etc.).

  • Essayer divers moyens d’expression : la parole, l’écrit ou cela peut également passer par une forme artistique : danser l’émotion, la dessiner, la peindre, la chanter, etc.

  • Faire appel quotidiennement à des outils qui libèrent de la place dans notre esprit et nous reconnectent à notre corps. Le but étant d’être plus disponible à soi et avoir une meilleure écoute de nos émotions : méditation, yoga, auto-massage, un tour dehors en conscience, fermer les yeux quelques minutes et s’écouter,…


Prendre soin de l’accueil de l’émotion et de son expression sous une forme ou une autre sont des mesures de santé mentale. C’est en comprenant la manière dont nos émotions fonctionnent que nous arriverons à gérer notre stress et anticiper nos réactions. Et rappelez-vous, on ne peut pas avoir de contrôle sur l’apparition d’une émotion mais nous pouvons agir sur son expression et ses conséquences.

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