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La relation aux aînés

Lorsque nous avons souhaité consacrer un article sur la relation aux aînés en ces temps de confinement, nous avons, comme à chaque reprise, effectué des recherches à ce sujet. Quel ne fut pas notre surprise de constaté à quel point les données manquaient ! On parle certes beaucoup de la situation, malheureuse, des personnes âgées en maison de repos mais rien sur les relations. Pratiquement rien sur la souffrance que peut entraîner une si brusque coupure dans une relation, pour beaucoup, très soutenue. Rien non plus sur les personnes âgées isolées à domicile. Rien sur la difficile situation dans laquelle se trouvent les aidants proches qui se voient partagés entre l’envie d’aller soutenir leur parent âgé et celle de ne pas les voir pour les protéger.

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En ce qui concerne, la loi, voici ce que l’on peut trouver sur le FAQ d’info-coronavirus : « Les visites aux membres de la famille qui n’habitent pas sous le même toit ne sont pas autorisées, sauf dans le cas où vous apportez de l’aide à un membre vulnérable de votre famille (personnes âgées, mineurs, personnes en situation de handicap et autres personnes vulnérables). Â»

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Nous avons donc décidé de sortir notre plume pour écrire sur le sujet et peu être vous aider à mieux appréhender cette facette du confinement.

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La place des aînés :

Qu’est-ce qu’un aîné ? Quand devenons-nous « vieux Â» ? La société se plait à considérer comme senior toutes personnes âges de plus de 65 ans. En général on considère que quelqu’un passe dans la catégorie « sénior Â» quand il∙elle arrive à l’âge de la retraite. Rien que ce fait peut poser question en soit. Dès lors, on met sur le marché une multitude de proposition d’activités pour occuper ces séniors puisqu’ils∙elles n’ont plus de travail mais doivent rester « actif∙ves Â».

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Par ailleurs, la place des séniors dans notre société est très culturelle. Toutes les cultures n’envisagent pas leur statut de la même manière. Dans certaines cultures, les seniors sont vu comme des « sages Â», des personnes connaissant la vie, ayant tout vécu et méritant respect et reconnaissance. Dans d’autre culture par contre, valorisant d’avantage le travaille et le rendement, ils sont vus comme un poids coutant de l’argent à la société. Les séniors peuvent également être vus comme un business : maisons de repos privatisées de plus en plus luxueuses face aux maisons de repos dépendant du CPAS et peinant à avoir le personnel et le matériel nécessaire. De milliers de produits destinés aux seniors arrivent aussi sur le marché chaque année : crème spéciale « peaux matures Â», voyages organisés, etc.

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En résumé, qu’on les considère comme une charge ou comme une ressource, les séniors représentent un pourcentage conséquent de notre population.

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Alors cette crise qui touche en partie nos seniors pose questions. Elle met en lumière leur situation et les failles du système mais aussi la véritable nécessité des services comme les aides à domicile et les aides soignant∙es, infirmier∙ères, etc.

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Notion de dettes :

Par ailleurs, nous nous sentons tous "responsables" de nos parents, de nos amis, de nos enfants, de nos collègues. Nous nous imposons tous des devoirs, des obligations et des missions qui nous empoisonnent l’existence quand, au fond, personne ne nous a rien demandé ! En fait, nous réglons, sans le savoir, ce que les psys nomment des dettes inconscientes.

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La première, nous la contractons envers nos parents. C’est la fameuse "dette de vie". Certes, ils nous ont fait un cadeau inestimable en nous mettant au monde et nous avons le sentiment d’avoir des obligations envers eux. La vie qu’ils nous ont donnée, ils l’ont eux-mêmes reçue. On est dans la transmission et non dans le don. C’est très libérateur de comprendre que ce que l’on ne peut rendre à nos parents, on le donne à nos enfants, qui le redonneront aux leurs. Notre devoir ne serait pas de rendre aux générations passées mais aux générations futures, à l’avenir…

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Dire de ses parents : « Je ne peux pas les lâcher, ils ont besoin de moi ! », c’est se conforter dans l’illusion infantile que l’on va pouvoir les sauver. Ceux qui se sentent obligés de prendre les autres en charge ont probablement occupé, enfant, la place du "protecteur" prêt à se sacrifier pour le bonheur des autres.

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Que faire de tout ça ?

Ok on a bien compris cette notion de dette et que nous ne sommes pas «obligé∙es» de prendre soin de nos parents mais en attendant que faisons-nous de tout ça ?

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Comment vivre avec ce conflit de loyauté ? Chacun de nous se sent loyal vis-à-vis de ses parents et la chaîne continue avec les descendant∙es, ce sentiment dette de vie est bel et bien présent et se transmet de génération en génération.

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Que faire avec nos émotions quand nous savons nos parents isolés et pour certains dépossédés de leurs fonctions de grands-parents et de soutien ?

Comment vivre avec l’impression de ne pas en faire suffisamment envers ces êtres qui aujourd’hui nous paraissent si fragiles ?

Bien sûr, on nous dira de lâcher prise et de prendre du recul. Mais prendre du recul quand on souffre soi-même et quand on sait que ceux que l’on aime souffre reste très compliqué.

Pour beaucoup nous aurons toujours l’impression de ne pas en faire assez, mais se poser les bonnes questions sur ce qui est opportun ou non de faire dans ces conditions assez particulières afin de ne pas mettre l’autre en danger est nécessaire. On écrira bientôt un article à ce sujet pour vous fournir quelques pistes. Cela dit, avoir conscience de tout ce qui peut se jouer en nous et savoir que c’est légitime peut déjà nous aider.

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Nous sommes à une époque où faute d’avoir plus nous pouvons soutenir et garder contact avec nos aînés par écrans interposés, cela ne remplacera pas une vraie visite mais peut aider les personnes de part et d’autre de l’écran à mieux supporter cette séparation forcée.

En attendant, chacun∙e fait en son âme et conscience, en fonction de ses possibilités et de la situation en préservant la santé physique mais aussi (et surtout ?!) la santé mentale de soi-même et des autres.

Nous avons évoqué ici les séniors, mais nous n’oublions pas bien entendu toutes les autres personnes bien plus jeunes peut-être mais dépendantes à cause de handicap, de maladie chronique, etc…

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Ressources pour les séniors :

Vous trouverez ci-dessous des informations relatives aux services disponibles pour les seniors, pour vous aider à prendre soin de vos parents :

  • Le service de santé mentale de ULB propose une ligne pour les seniors joignable du lundi au vendredi de 9h à 17h au 0800 21 020

  • Soins aide et garde : call center pour personnes âgées joignable 7/7 et 24/24 : 0494/170.554

  • Call center de Schaerbeek : ils proposent d’appeler régulièrement pour prendre des nouvelles. Il faut téléphoner au 022447511 tous les jours entre 8h et 12h et entre 13h et 16h pour s’inscrire.

  • Call centre de Bxl : Ce numéro a pour objectif d’orienter chaque demande vers un opérateur capable de la prendre en charge. Il offre une écoute professionnelle élargie et des réponses à des situations de détresse sociale dont on ne connaît pas encore l’ampleur ni toutes les expressions. Il est joignable du lundi au vendre de 8h à 20h et le week-end de 10h à 18h : 0800 35 243

  • Et à ne surtout pas oublié, le call center pour maltraitance du lundi au vendredi de 9h à 17h au 0800/30 330

  • Il existe aussi une plateforme d’entraide où demander où par exemple demander à quelqu’un de faire des courses : https://www.facebook.com/groups/solidairbrusselscoronavirus/



Ressources :

http://happygrandsparents.be/comment-gerer-labsence-des-petits-enfants-pendant-le-confinement/

https://www.laligue.be/leligueur/articles/confinement-papy-et-mamy-en-grand-manque-de-leurs-petits-enfants

https://www.aidantsproches.brussels/

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